Des groupes de la société civile demandent à la Bourse de croissance TSX de remettre les pendules à l’heure sur le forage pétrolier et gazier dans la région de l’Okavango
(Toronto, ON) — Des groupes de la société civile ont déposé une requête auprès de la Bourse de croissance TSX (TSX-V) pour qu’elle enquête sur de potentielles déformations dans les divulgations et les communications publiques de la société pétrolière et gazière canadienne Reconnaissance Energy Africa Ltd. (ReconAfrica) (TSX-V : RECO) (OTCQB : RECAF) (Francfort : 0XD) concernant ses opérations en Namibie. La requête s’inscrit dans la foulée de requêtes anonymes déposées plus tôt cette année auprès de la U.S. Securities and Exchange Commission aux États-Unis et de la Commission des valeurs mobilières de la Colombie-Britannique.

ReconAfrica opère dans la région de l’Okavango, sur une étendue de plus de huit millions d’acres qui s’étend sur la frontière Namibie-Botswana en Afrique australe. La société détient des permis d’exploration pétrolière couvrant des zones abritant le peuple San et d’autres peuples autochtones, ainsi que des sources d’eau douce vitales et des espèces menacées.
La demande pour une enquête documente des modifications apportées aux déclarations de ReconAfrica concernant ses opérations qui laissent à croire que la société a fait une représentation du projet aux parties prenantes locales différente de celle faite aux investisseurs. Des incohérences apparentes quant à savoir si la société cible des ressources pétrolières et gazières « non conventionnelles » ou « de schiste », généralement extraites par fracturation hydraulique, soulèvent des questions sur l’exhaustivité et l’exactitude de ses communications.
« Afin de comprendre et d’évaluer les impacts du projet, il est essentiel que les communautés, les investisseurs et le grand public aient une compréhension complète et précise des opérations de ReconAfrica », déclare Erica Lyman, professeure clinicienne de droit et directrice de la Global Law Alliance for Animals and the Environment à la Lewis and Clark Law School. « Les engagements de la société envers les normes de gouvernance environnementale et sociale n’auraient aucun sens si elle communiquait une chose aux investisseurs pour susciter leur intérêt, tout en présentant une autre chose aux communautés locales et aux autres parties prenantes pour apaiser les inquiétudes. »
Nikki Reisch, directrice du programme climat et énergie au Center for International Environmental Law (CIEL), ajoute “Les efforts de ReconAfrica pour étendre la frontière de la production pétrolière et gazière dans l’Okavango au milieu d’une urgence climatique croissante sont suffisamment préoccupants du point de vue des droits humains et de l’environnement. La possibilité que les déclarations publiques de l’entreprise ne représentent pas fidèlement l’étendue de ses opérations et les risques qu’elles comportent pour les communautés, les investisseurs et la planète ne fait qu’amplifier ces préoccupations. »
« Le gouvernement canadien dit qu’il s’attend à ce que les entreprises canadiennes adoptent des normes élevées en matière de conduite responsable des affaires à l’étranger, mais il n’agit pas face aux signes répétés que ces normes sont ignorées », affirme Karen Hamilton, directrice du groupe canadien de droits humains et environnement Above Ground. « Alors que nous demandons à la Bourse de croissance TSX d’enquêter sur ReconAfrica, nous demandons également au gouvernement du Canada de prendre des mesures plus robustes pour garantir que les entreprises canadiennes soient tenues de rendre des comptes. »
Lyman conclut : « Les normes canadiennes de divulgation dans l’industrie pétrolière et gazière sont claires. Nous demandons à la Bourse de croissance TSX et autres organismes de réglementation canadiens d’enquêter pour savoir si ReconAfrica répond aux normes de véracité et de transparence requises. Si ce n’est pas le cas, des mesures appropriées doivent être prises. »
Note pour les rédacteurs :
ReconAfrica a initialement décrit le « bassin de Kavango » comme une zone de schiste importante, faisant référence à son potentiel d’extraction non conventionnelle de pétrole et de gaz par fracturation hydraulique (fracturation). Après l’annonce par la société en août 2020 de son intention d’entreprendre des travaux de forage de pétrole et de gaz dans la région de l’Okavango, les médias locaux ont fait part d’inquiétudes concernant le projet, y compris au sujet d’éventuels projets de fracturation. Le 18 septembre 2020, le gouvernement namibien a publié un communiqué de presse conjoint avec la filiale locale de ReconAfrica, niant l’existence de plans pour des projets de fracturation. Par la suite, les mentions de « non conventionnelles » et « de schiste » ont été supprimées des communications publiques de la société, y compris sur son site Web et dans ses divulgations. Malgré les changements, l’entreprise continue :
- De se fier aux estimations des quantités potentielles de pétrole et de gaz dans sa zone de permis qui incluent des ressources non conventionnelles (de schiste) ;
- D’inclure dans les cartes de son programme de forage initial les sites de puits situés dans des zones précédemment identifiées par la société comme des emplacements avec des ressources non conventionnelles ; et
- De modeler son projet Kavango sur d’autres grands sites de fracturation hydraulique en Afrique du Sud et au Texas.
Point de contact pour les médias :
En anglais – Cate Bonacini, press@ciel.org, +1-202-742-5847
En français – Karen Hamilton, khamilton@aboveground.ngo, +1-438-992-5163
Supplément d’information :
Vous pouvez accéder à la requête et à ses annexes en cliquant sur les liens ci-dessous. Les documents sont disponibles en anglais seulement.*
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Les organisations à l’origine de la requête :
Above Ground veille à ce que les entreprises basées au Canada ou soutenues par l’État canadien respectent les droits humains, peu importe où elles opèrent. Il est un projet de MakeWay, une entité caritative nationale qui crée des partenariats visant à élaborer des solutions pour une évolution harmonieuse entre l’environnement naturel et les communautés.
Le Center for International Environmental Law (CIEL) utilise le pouvoir de la loi pour protéger l’environnement, promouvoir les droits humains et assurer une société juste et durable. CIEL vise un monde où la loi reflète l’interconnexion entre les humains et l’environnement, respecte les limites de la planète, protège la dignité et l’égalité de chaque personne et encourage tous les habitants de la terre à vivre en équilibre les uns avec les autres.
La Global Law Alliance for Animals and the Environment (the Global Law Alliance) est un champion des animaux sauvages et des espaces sauvages à travers le monde, œuvrant pour protéger les animaux et l’environnement par le biais du développement, de la mise en œuvre et de l’application de la primauté du droit.
*Veuillez noter que la Bourse de croissance TSX n’a toujours pas formulé de conclusion définitive et que la requête n’inclut pas de réponse de la part de ReconAfrica.