Des questions subsistent quant à l’élimination progressive par le Canada du financement des combustibles fossiles à l’étranger

Le 8 décembre dernier, le gouvernement du Canada a publié ses lignes directrices tant attendues pour la mise en œuvre de la Déclaration de Glasgow, signée lors de la conférence des Nations Unies sur le climat de 2021 (COP26). La déclaration, signée par des dizaines de pays et d’institutions financières publiques, engage les signataires à mettre fin au financement public direct au « secteur énergétique international des combustibles fossiles sans dispositif de réduction » d’ici la fin de 2022.

Des manifestants se rassemblent devant le siège social d’EDC à Ottawa pour demander la fin du financement par l’agence des combustibles fossiles. Crédit photo : Environmental Defence Canada.

Above Ground a accueilli la publication des lignes directrices avec un optimisme prudent. Nous nous félicitons de l’ampleur apparente des activités qui entrent dans le champ d’application de la politique, ainsi que de la robustesse des conditions sous lesquelles des exemptions peuvent être accordées. Nous restons toutefois préoccupés par les ambiguïtés incluses dans le texte, qui peuvent donner lieu à diverses interprétations concernant la possibilité pour la banque d’exportation du Canada, Exportation et développement Canada (EDC), de continuer à financer le développement des combustibles fossiles à l’étranger.

Le 23 janvier, nous avons écrit à Mairead Lavery, présidente et chef de la direction d’EDC, afin d’obtenir des éclaircissements sur l’application par cette agence fédérale des Lignes directrices pour le soutien international du Canada à la transition vers l’énergie propre.

Nous avons adressé une deuxième lettre à la ministre du Commerce international, Mary Ng, afin d’obtenir des éclaircissements sur l’application de deux exemptions particulièrement préoccupantes contenues dans les lignes directrices par le gouvernement, à savoir la « sécurité nationale » et les « interventions humanitaires et d’urgence ». Ni l’une ni l’autre ne sont clairement définies, et ni l’une ni l’autre ne seraient soumise aux conditions d’exemption rigoureuses mentionnées ci-dessus.

  • Lire la lettre (en anglais) à Mairead Lavery, présidente et chef de la direction d’EDC
  • Lire la lettre (en anglais) à Mary Ng, ministre du Commerce international
  • En savoir plus sur le financement public des combustibles fossiles au Canada