Dans un rapport décisif publié le mois dernier, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a sonné l’alarme sur des conséquences catastrophiques et irréversibles si les émissions de carbone dans le monde ne sont pas réduites de moitié d’ici 2030. En dépit de cette urgence, l’organisme canadien de crédit à l’exportation, Exportation et développement Canada (EDC), continue de fournir environ 10 milliards de dollars par année en financement aux entreprises pétrolières et gazières. De plus, cette société de la Couronne ne montre aucune intention de supprimer graduellement son soutien aux combustibles fossiles.
Dans le cadre de l’Accord de Paris, le Canada s’engage à « rendre les flux financiers compatibles avec une voie vers un avenir décarbonisé ». Pourtant, le soutien d’EDC aux combustibles fossiles l’an dernier s’élevait à plus de six fois le montant de 1,5 milliard de dollars versé aux entreprises de « technologies propres ».
EDC prétend travailler à « s’attaquer aux changements climatiques ». Mais la législation gouvernant EDC, présentement en cours de révision, n’impose aucune obligation à l’organisme à l’égard des engagements internationaux du Canada sur les changements climatiques.
Dans ce mémoire au gouvernement fédéral, nous enjoignons Ottawa à réformer la Loi sur le développement des exportations pour l’harmoniser avec les engagements du Canada dans le cadre de l’Accord de Paris. Concrètement, il s’agit d’interdire à EDC de soutenir les entreprises et les projets de combustibles fossiles, y compris ceux destinés à développer ou agrandir les installations de transport et de consommation de pétrole, de gaz et de charbon.
Les recommandations faites dans ce mémoire sont signées par les organismes suivants :
- Les Ami(e)s de la terre Canada
- Comité pour les droits humains en Amérique latine
- Église Unie du Canada
- Environmental Defence
- Fondation David Suzuki
- Greenpeace Canada
- Mining Injustice Solidarity Network
- Oil Change International
- Oxfam Canada
- Projet accompagnement Québec-Guatemala
- Réseau action climat Canada
Nous avons produit séparément un autre mémoire pour en appeler à d’importantes réformes législatives pour accroître la reddition de comptes et la transparence de la gestion par EDC des risques environnementaux, de violation des droits humains et de corruption.