Des législateurs et des experts se penchent sur l’avenir de la responsabilité des entreprises à l’égard des droits humains

Des législateurs et des experts du Canada, des États-Unis et de l’Europe sont réunis à Ottawa aujourd’hui pour évaluer les progrès réalisés par les gouvernements au chapitre de la protection des droits humains dans le contexte des activités transnationales des entreprises.

Le symposium Assumer notre responsabilité, soutenu par des députés des principaux partis politiques du Canada et par deux sénatrices, a été organisé par Above Ground et par l’International Corporate Accountability Roundtable (ICAR).

Les participants discutent aujourd’hui d’avancées majeures réalisées dans le domaine et de ce que pourrait faire le Canada, qui présidera le G7 cette année, pour figurer parmi les leaders visant à s’assurer que les entreprises respectent les droits humains.

« La question des entreprises et des droits de l’homme est étroitement liée aux priorités du Premier ministre Trudeau en matière de durabilité, de droits des femmes et de droits des peuples autochtone », a déclaré John Ruggie, ancien représentant spécial des Nations Unies chargé de la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales et autres entreprises, dans son discours d’ouverture ce matin.

En outre, les participants examinent de près l’action transformatrice actuellement menée en Europe pour faire du respect des droits humains par les multinationales une exigence légale à caractère exécutoire.

« Il faut adopter des lois qui contraignent toutes les entreprises à respecter les droits humains partout où elles opèrent », a souligné Karyn Keenan, directrice d’Above Ground. « La France est déjà sur la bonne voie, avec une nouvelle loi qui oblige les grandes entreprises multinationales françaises à prendre des mesures pour prévenir les effets préjudiciables liés à leurs activités et leurs chaînes d’approvisionnement mondiales. »

« Pour éliminer les dommages sociaux et environnementaux que causent encore trop souvent les activités commerciales – comme l’accaparement de terres, la traite de personnes et le travail forcé –, les États d’origine des entreprises doivent redoubler d’audace dans leur approche », a indiqué Amol Mehra, directeur général de l’ICAR.

PERSONNES-RESSOURCES

Above Ground : Lori Waller, agente de communication, lwaller@aboveground.ngo, 613‑805‑5244

Above Ground veille à ce que les entreprises canadiennes ou soutenues par le Canada respectent les droits humains partout où elles opèrent. L’organisme met au jour les conséquences des activités commerciales canadiennes à l’étranger et propose des solutions qui favorisent la responsabilité des entreprises au Canada. Il encourage aussi le gouvernement du pays à s’acquitter de son obligation légale de protéger les populations contre les atteintes aux droits humains par le secteur privé et d’assurer l’accès à la justice pour les victimes de tels abus. Le projet Above Ground fait partie de la plateforme partagée de Tides Canada, un organisme de bienfaisance canadien qui se consacre à la protection de l’environnement, à l’équité sociale et à la prospérité économique.

ICAR : Heather Cohen, associée juridique et de politiques publiques, heather@icar.ngo, 202‑296‑0187

L’International Corporate Accountability Roundtable (ICAR) mise sur le pouvoir collectif des organisations progressistes pour inciter les gouvernements à soumettre les entreprises à des règles qui protègent les droits humains et réduisent les inégalités. Elle est composée de 40 organisations œuvrant dans les domaines des droits humains, de l’environnement, du travail et du développement.